La crise que connaît le système de santé est sans précédent.
Nous, internes de Médecine Générale, sommes aussi confrontés au quotidien, à l’Hôpital public comme sur l’ensemble de nos lieux de formation, aux difficultés ressenties et exprimées par l’ensemble des professionnels et des patients. Cette crise se répercute aujourd’hui sur l’ensemble des professionnels de santé et impacte directement la prise en charge même de leurs patients.
Quelle que soit leur spécialité, les constats des internes sont les mêmes : temps de travail réglementaire dépassé, difficultés à accéder aux demi-journées de formation, non-respect du repos de sécurité… Notre épuisement participe à la crise du système de santé et doit cesser. Les internes ne sont pas la variable d’ajustement d’un système déficient. Nous sommes avant tout des soignants en formation.
Un respect strict du temps de travail réglementaire doit être appliqué partout et par tous. Améliorer les conditions de travail des internes passera donc par l’utilisation systématique et l’examen annuel des tableaux de service, et la mise en place de sanctions financières en cas de non-respect des textes.
Un encadrement législatif rapide des créneaux de début de nuit est nécessaire. Actuellement, des créneaux de début de nuit s’apparentent aux demi-gardes du samedi après-midi. Ces demi-gardes en semaine sont pratique courante bien qu’elles n’aient aucune existence légale. Elles sont parfois nécessaires au fonctionnement des services, mais doivent être réglementées et rémunérées.
Enfin, nous regrettons l’absence de revalorisation des salaires des internes depuis 7 ans. La Ministre des Solidarités et la Santé s’était engagée à se saisir du dossier en Février dernier. Nous attendons donc des mesures concrètes de revalorisation des salaires des internes. Il nous paraît aussi nécessaire de poursuivre la mise en place des mesures financières d’accompagnement des internes lors des stages ambulatoires.
Si nous soutenons les mobilisations de nos co-internes en ce début de semaine, il nous paraît primordial de nous unir à l’ensemble des professionnels de santé pour porter d’une seule voix des demandes de moyens humains et financiers pour le système de santé, dans l’intérêt des patients et des soignants.
L’ISNAR-IMG déposera un préavis de grève pour le 17 décembre et appelle tous les internes de Médecine Générale à se mobiliser aux côtés du CIU[1], du CIH[2] et d’autres associations d’étudiants et de professionnels de la santé.
Nous demandons au Gouvernement de prendre en compte l’urgence de la situation et de nous recevoir rapidement afin de trouver des solutions pour que nos conditions de travail soient améliorées.
Matthieu THOMAZO,
Porte-Parole.
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