Chers Internes, Chers Amis,
Il y a du mouvement du côté de nos enseignants pour la défense de la Filière Universitaire de Médecine Générale (FUMG). Voici un historique, et un tour d’horizon des événements marquants de ces dernières semaines.
La FUMG a été créée en même temps que le DES de médecine générale en 2004. Ce n’est qu’après une grève bien suivie, 3 ans plus tard, qu’ont été nommés les 16 premiers chefs de clinique universitaires de médecine générale (CCU-MG).
Deux voies sont possibles pour enseigner et faire de la recherche en médecine générale : la filière universitaire titulaire ou la filière universitaire associée.
La filière universitaire associée nécessite une formation en pédagogie théorique et/ou pratique. La sélection des attachés et chargés d’enseignement ou de recherche s’effectue au sein de chaque DUMG. Pour devenir Maître de Conférence Associé (MCA), puis Professeur Associé (PA), le dossier passe devant le CNU.
La filière universitaire titulaire commence par le clinicat avec une sélection des chefs de clinique sur dossier par chaque DUMG. Pour devenir Maitre de conférence universitaire (MCU-MG), il faut passer un concours devant le CNU. Le nombre de publications dans des revues médicales à haut facteur d’impact, l’expérience en enseignement et l’implication dans des projets de recherche sont les éléments principaux pris en compte. Il faut avoir passé une thèse de science ou au moins y être inscrit. Pour devenir PU-MG, il faut détenir l’Habilité à Diriger des Recherches (HDR), diplôme obtenu suite à l’encadrement de plusieurs travaux de recherche avec publications, avant de se présenter devant le CNU.
En 2009, la loi HPST, dite Bachelot, prévoyait par l’article 47 : « la création annuelle de minimum 50 postes de CCU-MG, 30 de MCU-MG et 20 de PU-MG ». Ce n’est qu’en 2011 que furent nommé les premiers MCU-MG titulaires.
Depuis, les choses ont très peu évolué, malgré les demandes répétées de création de postes. Pour preuve : le 1er mai dernier, l’enquête nationale du Collège National des Généralistes Enseignants (CNGE) a dénombré seulement 29 PU-MG, 8 MCU-MG, 61 PA et 114 MCA, soit au total 124 postes équivalents temps plein universitaires pour encadrer 13 288 internes de médecine générale.
Le ratio temps plein d’enseignants par rapport au nombre d’internes s’élève donc à 1 pour 107, alors que le ratio souhaitable serait au moins de 1 enseignant pour 20 internes. On ne constate aucune amélioration de ce ratio puisqu’il était de 1 pour 105 à la même époque l’année dernière. Sur l’ensemble des spécialités, on peut estimer à 3 % les postes d’enseignants en médecine alloués à la médecine générale, alors que notre spécialité regroupe près de 50 % des internes.
Le 12 juin 2013, le CNGE, présidé par le Pr Vincent Renard, a envoyé une lettre à la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, en dénonçant le faible nombre de titularisations et l’absence de création de poste d’enseignants associés « indispensables au fonctionnement des DUMG ».
Le 18 juin 2013, le Syndicat National des Enseignants en Médecine Générale (SNEMG) va plus loin, en exigeant « un plan de nomination par an et sur 5 ans, de 50 enseignants titulaires, 50 enseignants associés et 50 chefs de clinique » dans un communiqué de presse.
Face à cette levée de boucliers, l’ISNAR-IMG a voulu apporter son soutien à la FUMG en s’associant à un communiqué de presse commun avec l’ANEMF, le SNEMG, et ReAGJIR, intitulé « Filière Universitaire de Médecine Générale cherche Ministère désespérément ».
En attendant une réponse des ministères, nous serons attentifs aux éventuelles propositions du gouvernement. Nous ne manquerons pas de prendre l’avis du Conseil d’Administration de l’ISNAR-IMG, et de vous tenir informés des avancées de ce dossier.
D’ici là, n’hésitez pas à nous faire connaître vos difficultés d’encadrement de thèse, d’accessibilité aux enseignements théoriques dans votre faculté, etc. formationisnar-img.com
Amicalement,
Pour le Bureau de l’ISNAR-IMG,
Guillaume POGU, Porte Parole.